Le 25 novembre est consacré à la sensibilisation contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, le Conseil national de l’ordre des kinésithérapeutes souligne l’importance de son rôle dans cette lutte et la nécessité d’agir pour protéger les femmes victimes de violences.
Formes de violences faites aux femmes
Les violences subies par les femmes peuvent prendre de nombreuses formes. Parmi celles-ci figurent les violences domestiques, qui incluent les coups, les violences psychologiques, le viol conjugal ou encore les féminicides. Les violences sexuelles, comme le harcèlement, les outrages sexistes, les cyber-harcèlements ou les agressions sexuelles, restent également très fréquentes. D’autres formes de violences incluent les mutilations sexuelles féminines, les mariages forcés ou précoces, ainsi que le trafic d’êtres humains et l’exploitation dans le cadre de systèmes prostitutionnels.
Le rôle des kinésithérapeutes dans l’accompagnement des victimes
Dans leur pratique, les kinésithérapeutes occupent une position privilégiée pour écouter et accompagner les femmes victimes de violences. Grâce à la relation de confiance instaurée lors des séances, les patientes peuvent se confier en toute sécurité et confidentialité. Sans s’immiscer dans leur vie privée, les kinésithérapeutes peuvent fournir des conseils, orienter les patientes vers des associations spécialisées, des services de police ou le numéro d’urgence 3919. Ils jouent également un rôle clé dans l’établissement de certificats médicaux attestant des blessures physiques ou psychologiques, documents essentiels pour engager des démarches judiciaires. En cas de signalement des violences constatées, le consentement de la patiente est requis, sauf lorsqu’il s’agit d’une personne mineure ou en incapacité physique ou mentale.
Lutte contre les violences subies par les kinésithérapeutes
Les kinésithérapeutes sont eux-mêmes parfois victimes de violences dans leur cadre professionnel. Depuis 2011, un protocole de sécurité a été mis en place entre les ordres de santé et trois ministères pour garantir leur protection. En 2024, le Conseil national a renforcé ces mesures en développant des outils concrets pour prévenir et gérer ces violences. Les kinésithérapeutes victimes de comportements violents ou d’incivilités sont encouragés à signaler ces incidents sur une plateforme dédiée de l’Observatoire national des violences en santé (ONVS).
Campagne “Pour une relation thérapeutique saine et sécurisée”
En mai 2022, le Conseil national a lancé une campagne visant à prévenir les violences sexuelles dans les cabinets de kinésithérapie. Cette initiative, fruit de plusieurs années de travail, met en avant des outils de sensibilisation et de prévention. Parmi ces initiatives figurent un guide sur les relations respectueuses entre patient et soignant, une échelle de détection des comportements à risque appelée “déontomètre”, ainsi qu’un questionnaire permettant d’évaluer la qualité de la relation thérapeutique. La campagne comprend également des affiches et des vidéos pédagogiques pour sensibiliser le public et les professionnels à l’importance d’une prise en charge respectueuse et sécurisée.
En parallèle, des partenariats ont été noués avec le parquet de Paris pour traiter efficacement les signalements d’infractions sexuelles. Ces protocoles, progressivement étendus à d’autres juridictions, visent à garantir une meilleure prise en charge des plaintes tout en renforçant la confiance entre les institutions et les professionnels.
Prévention des violences dans le sport
En décembre 2021, le Conseil national a signé deux chartes relatives à la lutte contre les violences dans le sport. Ces documents, élaborés avec le ministère des Sports, visent à sensibiliser les kinésithérapeutes intervenant auprès des sportifs amateurs ou professionnels aux enjeux de prévention des violences. Pour accompagner ce changement, des actions de formation ont été mises en place dès les instituts de formation (IFMK) afin de préparer les futurs professionnels à ces défis.
Collaboration avec la MIPROF
Le Conseil national travaille également avec la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences (MIPROF). Cette collaboration vise à rassembler et analyser des données sur les violences faites aux femmes, à sensibiliser les professionnels et à leur fournir des outils concrets pour accompagner les victimes. En octobre 2021, une formation nationale a été organisée, regroupant des formateurs issus des instituts de formation et des syndicats. Un kit de formation a également été élaboré, comprenant des vidéos pédagogiques pour aider à mieux comprendre les spécificités des violences au sein du couple et adapter les pratiques professionnelles en conséquence.
Participation au Comité national contre les violences intra-familiales
Depuis 2021, le Conseil participe activement au Comité national contre les violences intra-familiales. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser les kinésithérapeutes au dépistage et à la prévention des maltraitances. Pour cela, des outils spécifiques ont été développés, notamment des fiches pratiques destinées à repérer les signes de violence chez les mineurs. Ces outils sont conçus pour aider les professionnels à réagir de manière appropriée face à des cas avérés ou suspectés de maltraitance.
À travers toutes ces actions, le Conseil national de l’ordre des kinésithérapeutes réaffirme son engagement pour lutter contre toutes les formes de violences, qu’elles soient subies par les femmes ou par les kinésithérapeutes eux-mêmes. Ces efforts visent également à renforcer la formation des professionnels afin de mieux accompagner les victimes et de prévenir les abus dans leur pratique quotidienne.