À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, il est essentiel de mettre en lumière une problématique encore trop souvent ignorée : les inégalités hommes-femmes face aux troubles musculo-squelettiques (TMS). Ces pathologies, qui constituent aujourd’hui la première cause de maladies professionnelles reconnues en France et dans de nombreux pays, touchent principalement les muscles, les tendons et les nerfs. Elles provoquent douleurs et incapacités qui peuvent mener à une incapacité de travail partielle ou totale. Or, si les TMS concernent les deux sexes, des inégalités notables existent entre les hommes et les femmes face à ces pathologies. Ces disparités, encore trop souvent minimisées, sont liées à des facteurs biologiques, socioprofessionnels et organisationnels.

Une prévalence plus élevée chez les femmes

Les femmes sont plus touchées par les TMS que les hommes. Selon les données de l’Assurance Maladie, elles représentent environ 60 % des cas de TMS reconnus. Cette surreprésentation s’explique en partie par des différences biologiques : les femmes ont une masse musculaire plus faible et une moindre tolérance à la charge physique, ce qui peut accentuer les risques lorsqu’elles occupent des postes exigeant des efforts répétitifs ou de la manutention. Cependant, au-delà des facteurs physiologiques, ce sont surtout les conditions de travail et la répartition genrée des tâches qui amplifient ces inégalités.

Une exposition professionnelle différente

Les inégalités de genre dans l’exposition aux TMS sont également liées à la répartition sexuée des métiers. Les femmes sont surreprésentées dans des secteurs fortement exposés aux TMS, comme la santé (aide-soignantes, infirmières), le nettoyage, l’industrie textile ou encore la grande distribution. Ces emplois impliquent souvent des gestes répétitifs, des postures contraignantes et un manque d’adaptation ergonomique du poste de travail. De plus, les métiers majoritairement féminins sont souvent sous-évalués en termes de reconnaissance et de prévention des risques, renforçant ainsi les inégalités de protection face aux TMS.

Un sous-diagnostic et une reconnaissance difficile

Malgré leur plus grande vulnérabilité aux TMS, les femmes rencontrent davantage de difficultés dans la reconnaissance de ces pathologies. Les critères d’évaluation des TMS sont historiquement basés sur des modèles masculins, minimisant les spécificités des activités féminines. De plus, les doléances des femmes en matière de douleurs et de souffrances physiques sont parfois sous-estimées, conduisant à un retard dans la prise en charge. En cette Journée internationale des droits des femmes, il est impératif de questionner ces biais de diagnostic et de sensibiliser les professionnels de santé à une approche plus inclusive et adaptée.

Des solutions pour une meilleure prise en compte

Il est essentiel de repenser l’ergonomie des lieux de travail en fonction des contraintes spécifiques aux femmes. Les équipements et l’organisation des tâches doivent être adaptés afin de limiter les postures contraignantes et les efforts répétitifs. Une meilleure reconnaissance des risques liés aux TMS est également nécessaire. Les employeurs et les organismes de prévention doivent intégrer la dimension genrée des TMS dans leurs politiques de prévention pour proposer des solutions adaptées aux spécificités des métiers féminins.

Par ailleurs, une sensibilisation accrue des salariés et des professionnels de santé est indispensable. Une meilleure information sur les spécificités des TMS chez les femmes permettrait d’améliorer leur diagnostic et leur prise en charge, contribuant ainsi à réduire les inégalités dans l’accès aux soins et aux dispositifs de prévention. Enfin, la valorisation des métiers féminins est un enjeu clé. À l’occasion de cette Journée internationale des droits des femmes, il est crucial de rappeler que l’égalité professionnelle passe aussi par une juste reconnaissance des risques professionnels auxquels les femmes sont confrontées et par une amélioration de leurs conditions de travail.

En somme, les inégalités hommes-femmes face aux TMS sont un enjeu majeur de santé publique et d’égalité professionnelle. Une meilleure reconnaissance de ces différences permettrait de mettre en place des actions de prévention et de prise en charge plus justes et plus efficaces, contribuant ainsi à améliorer les conditions de travail et la qualité de vie des salariées. En cette Journée internationale des droits des femmes, il est temps d’agir pour une meilleure prise en compte des réalités professionnelles féminines et pour une véritable égalité en matière de santé au travail.

Article partiellement rédigé avec l’aide de l’intelligence artificielle